[LVDB #2] Focus sur Je danse toujours



Nous sommes à la fin de l'année et nous sommes donc à la fin du parcours du prix La Voix des Blogueurs, prix récompensant le meilleur livre élu parmi une sélection de 9 coups de coeur par 9 blogueurs différents.
Pour rappel, ce prix est donc l’aboutissement d’une année de coups de cœur en 2013. Chacun de nous, 9 blogueurs, avons choisi un livre, notre coup de cœur de l’année passée. Nous avons donc 9 livres qui sont en lice, dans une dure compétition qui prendra fin courant février (nous tenon à nous excuser de ce retard).


Aujourd'hui rendez-vous pour un troisième épisode d'un focus sur un des 9 sélectionnés !

(Participez à la Mention des Lecteurs ! >>>)
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◄►◄►◄ Présentation du livre ►◄►◄►

Le récit au plus que passé, tel qu’elle aurait pu l’écrire si elle en avait réchappé, d’une femme condamnée pour ses actes de résistance. Rendre la parole à ceux qui l’ont perdue est un de ces miracles dont la littérature a le pouvoir. Durant la Seconde Guerre mondiale, Claire reçoit un inconnu appelé "Blanche" dans son appartement et transcrit pour lui, à la machine, des messages qu’il lui dicte, avant de faire disparaître les petits rubans de papier compromettants où sont consignées de dangereuses informations. Cet homme, elle aurait pu l’aimer, l’épouser, vieillir avec lui et voir grandir leurs enfants. Cette guerre, elle aurait pu tout autant la traverser sans encombre, n’en garder que des souvenirs, repeindre la cuisine une fois la paix revenue, raccrocher les tableaux sur le mur, et vivre des étés à la campagne, en juin, avec le chant des oiseaux et l’odeur des arbres en fleurs. Mais au lieu de cela, un homme à l’accent étranger fait irruption dans son petit appartement un certain soir, pose un manteau sur les épaules de Claire et l’emmène avec lui. Blanche disparaît. Et là prennent fin les souvenirs vécus. L’histoire très simple de cette femme parmi tant d’autres qui participe à la résistance et paie cette participation de sa vie prend ici un tour inhabituel. "Je voulais vivre" dit-elle, et son récit se mêle à celui de ces années fictives et sacrifiées avant l’heure. Le texte de Timothée de Fombelle trouve son origine et sa puissante singularité dans le chaos des possibles non réalisés. Car Claire est morte avant que la guerre ne finisse. Et avec elle cet homme qui la rejoignait certains soirs, avec qui elle n’a partagé que de possibles bonheurs à venir. D’une écriture limpide et franche, l’auteur parvient à faire le récit d’une existence qui a tourné court, récit tout entier orienté du point de vue de cet avenir tout à coup refusé, et qui, de ce fait, révèle la fragilité de l’existence et l’ineptie de la guerre. Lu par Caroline Silhol dans le cycle "Texte nu" de Jean-Michel Ribes, en Avignon l’été 2002, Je danse toujours a recueilli un grand succès.


Par Timothée de Fombelle
Aux éditions Actes Sud - Collection Un endroit où aller
10€00
50 pages


    Je danse toujours est un texte court, mais dense, fort, sincère, universel. Vavi le résume très bien : "il s’agit d’un texte époustouflant, bouleversant et plein de poésie." Avec très peu de pages, Timothée de Fombelle conquit une nouvelle fois le jury avec cette fois-ci un texte plus adulte, mais aussi plus rêvé. On part dans des souvenirs, mais aussi des envies, des désirs, des "souvenirs de futur" presque... S'il réussit si bien son texte, c'est aussi parce que sa plume est incomparable, unique, d'une poésie et d'une émotion indescriptible. "C'est une expérience un peu mystique vis à vis de l'écriture" nous dit Maia. En effet, court, élancé, envolé, il est oral, on veut le crier, le dire, le chanter, le lancer dans la foule. Blanche, l'héroïne, écrit, avec ferveur, sans s'arrêter, sa vie, ses espoirs, sa déchéance, la déchéance du monde en guerre, les feuilles volantes et le résistance... "C’est beau, désespéré, en un mot, tragique." >>>


    Et vous, qu'en pensez-vous ?
    LA VOIX DES BLOGUEURS #2

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