[Ancienne critique] Terrienne, de Jean-Claude Mourlevat


           x Présentation du livre (PAR ONLITPLUSFORT)

  2011, ni vous ni moi ne savons trop ce que ça va bien pouvoir donner, mais une chose est sûre: y en a un qui va pas nous laisser tomber, c'est Jean-Claude Mourlevat (l'auteur du Combat d'hiver, entre autres). Parce que dès janvier, vous pourrez lire son nouveau roman: Terrienne. Ca fait du bien de passer le cap du 31 décembre en se disant qu'un de nos auteurs favoris a encore plein d'histoires en tête, et la générosité de bien vouloir nous les faire partager.
Je ne veux pas trop vous en dire. Sachez juste qu'il y a dans cette histoire ce que Mourlevat sait faire de mieux: un monde imaginaire froid et terrifiant pour mieux nous faire aimer le nôtre; un regard anachronique sur notre époque qui la dépouille de beaucoup de ses gadgets, pour ne parler avec douceur que de ce qui dure et qui a du sens: la liberté, l'amour, la nature, l'émotion, la musique; des héros qu'on imagine à son image et à l'image de ceux qu'il aime: loin des clichés, entiers, un peu bruts même.
Ca commence par une rencontre qu'on aimerait voir prendre vie au cinéma: sur une route de campagne, un vieil écrivain en panne d'inspiration prend en stop une jeune fille qui ne parle que pour dire des choses personnelles. Ensemble, pour des raisons que je vous laisse découvrir, ils vont basculer dans un autre monde. Un monde froid, aseptisé, où l'on ne ressent ni le bien, ni le mal, ni la joie, ni la douleur. Ils auront à se battre, pour la liberté.
L'histoire se lit d'une traite, c'est limpide et beau. Un hymne à la vie. Formidable. A la fin du livre, émus, on a nous aussi envie de dire avec Anne, l'héroïne: "je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j'ai mes pieds. Je l'aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l'aime à cause de ça. J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manque et ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clés, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise... je veux faire entrer l'air dans mes poumons, ... je veux respirer."

     x Par Jean-Claude Mourlevat
     x Aux éditions Gallimard Jeunesse, lu en avant première à Noël 2010

          x Mon avis (aucune retouche n'est plus faite pour les anciennes critiques)

J'ai été surpris, ce fut un livre que j'ai adoré !

J'ai reçu ce nouveau roman en avant-première samedi matin. L'histoire m'a tout de suite donné envie de le lire, et je me suis laissé embarquer. Je l'ai fini hier soir.
Ce livre est passionnant de bout en bout. Captivant de lettre en lettre et de mot en mot. Une atmosphère pesante et mystérieuse règne sur une grande partie du livre. Avec un style bien à lui, l'auteur nous entraine dans son monde très semblable à des robots, dans un monde où respirer est une faute.
L'histoire est bien fondée, l'auteur ayant bien placée ses bases. Le scénario est original, bien écrit et l'histoire suit la route. Une petite route de Campagne, mais il suit la route !
Avec un nuage de doutes et de mystères au début, il se dissipe très vite pour laisser place à l'action et à la peur.
La suite est de plus en plus captivante et on a plus envie de lâcher ce livre. Le suspens monte, els évènements se succèdent, la tension augmente.
A chaque page, un nouvel évènement se produit, de plus en plus important. L'auteur n'essaie pas de cacher que son histoire est fictive et son personnage, Mr Virgil, a pour rôle de transmettre ça.
Dans ce livre on rit, on pleure, on sourit. Parfois, on a envie d'arrêter de respirer, comme si les personnages pouvaient nous entendre. On retient son souffle, et on le relâche d'un petit cri.
A chaque page, on dirait que l'auteur essaie de nous montrer que notre terre est très belle. Il essaie de nous montrer que c'est beau de respirer. Et le bruit, le vacarme, l'eau, la nourriture, le froid, le chaud, les formes, les différences...
Le décor que l'on trouve est une fois sur terre, et la majorité dans un endroit inconnu, dans un monde qui ressemble à un monde de robots. Ce monde est triste, terne, blanc, rectiligne, régulier.
Les personnages sont attachants mais ceux du monde "robotique" sont... répugnants. Tous pareils, comme des robots, aucuns bruits, aucunes sensations. Chaque jour ils font la même chose, le même quotidien qui se répète. On a envie de sortir, de s'appuyer contre un arbre, d'entendre le bruit de la ville et des oiseaux.
On veut voir les feuilles tomber, les saisons passer, avoir froid ou chaud.
Virgil est un personnage que j'aime vraiment beaucoup. Ecrivain, à la fin de sa vie où il pense que ses romans sont nuls. Il me plait bien, il est fidèle, courageux et pourtant prévisible. Il n'hésite pas à suivre une inconnue dans un monde inconnu avec des gens inconnus. Il se jette dans l'inconnu !
Anne, elle, est courageuse. Elle est très généreuse et ferait tout pour retrouver sa sœur, jusqu'à y laisser la vie. Elle s'attache très vite à la personne et a un œil perspicace. Virgil est un ami pour elle.
On comprend tout de suite que Bran est différent, qu'on le reverra dans la suite de l'histoire. Il est fort, un peu timide mais loyal. Je pense qu'il y a beaucoup à apprendre de lui. Il est un hybride et fait comme une lourde barrière entre les deux mondes.
Ces personnages, avec Gabrielle, la sœur, qui est elle aussi très attachante mais si aveugle et peureuse, sont le centre de l'histoire. Très peu d'autres personnages interviennent. Ce qui donne à l'histoire un côté troublant et au monde inconnu, une atmosphère peuplée, mais sans bruits. Aucun désordre, que de l'ordre ordonné et rangé.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, qui fini d'une manière assez prévisible. Jean Claude Mourlevat fini son roman avec une phrase troublante, qui laisse à réfléchir !
Un roman à dévorer, et un nouveau monde à explorer à travers de nouveaux yeux... la terre, tout simplement.

POUR CEUX QUI ONT LUS LE ROMAN, BOUT DE CRITIQUE EN PLUS SUR UN ÉVÈNEMENT IMPORTANT DE L'HISTOIRE, A NE PAS LIRE SI VOUS N'AVEZ PAS LU LE LIVRE (surlignez)

La mort de Etienne Virgil fait comme un trou de l'histoire. Un manque dans le livre, comme si on avait arraché des pages. Je m'attendais à tout moments à ce qu'il ressugisse, en vain. Ce personnage était mon préféré, l'histoire n'est plus la même quand il n'est plus là. Un des points négatifs du livre, qui donne au roman un autre aspect.

Commentaires

  1. Je suis totalement d'accord avec toi pour ce qe tu as caché : ça fait un vide ! Je le cherchais à chaque coin de page en me disant que j'avais certainement dû sauter un passage !

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  2. Rah mais pour ce vide, c'est du Mourlevat tout simplement ! C'est sa spécialité, c'est ce qui fait que dès que j'ouvre un de ses livres, je sais d'instinct qu'il va trouver le moyen de me prendre aux tripes ! Ce n'est pas du négatif, c'est du positif : très peu d'auteurs prennent le risque de s'attaquer au lecteur comme ça, lui le fait ! Je le vénère pour ça !

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